Le droit de retrait de nos soignants
Leur droit de retrait obéit aux mêmes règles qu’en droit du travail ; si les soignants considèrent qu’ils sont exposés à un risque grave et imminent pour leur santé, ils saisiront le CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des conditions de travail) qui devra se réunir dans les 24 heures.
Si cela n’est pas fait ou en cas de divergence entre l’employeur et le salarié, ou s’il n’y a aucune suite passé le délai d’un mois, le salarié ou un représentant du CHSCT pourra saisir le représentant de l’Etat dans le département (le Préfet).
Le personnel soignant pourrait-il refuser de soigner au motif qu’il est exposé au risque de contamination ?
Parmi les cas de figure pouvant permettre l’exercice du droit de retrait, le Code du travail cite notamment :
- un véhicule ou équipement de travail défectueux et non conforme aux normes de sécurité
- l’absence d’équipements de protection collective ou individuelle (par exemple face au risque lié à l’amiante ou à une alerte canicule ou grand froid)
- un processus de fabrication dangereux
- un risque d’agression
Le cas d’exposition au danger dû aux conditions de travail (comme pour l’amiante par exemple) pourrait être transposée à l’épidémie de CORONAVIRUS.
Il est à craindre en effet si les conditions de travail des soignants ne s’améliorent pas (pénurie de masques, gants, lunettes…), que le contentieux en la matière explosera, sans compter les actions qui pourraient être intentées contre l’employeur s’il est démontré que celui-ci a failli à son obligation de sécurité et que par ce manquement, le salarié s’est retrouvé contaminé.
Cette crise sanitaire sans précédent laisse en toute hypothèse présager d’un futur contentieux judiciaire important.
Article rédigé par Maître Elisa Gillet
Je répondrai à toutes les questions que vous vous posez dans l’exercice de votre activité durant l’état d’urgence sanitaire déclaré sur notre territoire par la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19.
Exceptionnellement durant cette période, les consultations par téléphone ou mail, si elles ne requièrent pas une expertise spécifique, seront gratuites.